Plusieurs d’entre nous avons siégé sur des conseils d’administration, par obligation professionnelle ou pour le simple fait de redonner à autrui, sans savoir que nous étions à risque d’assumer certaines dettes de l’organisme ou de la société. Pour certaines dettes qui sont dues à l’Agence du revenu du Canada (ARC), l’ARC a la possibilité de récupérer ces montants auprès des administrateurs de sociétés.
Les principales dettes fiscales qui peuvent donner lieu à une cotisation envers les administrateurs sont les suivantes :
D’autres dettes sont également visées, comme les taxes de vente au détail provinciales non perçues, et certains autres impôts et taxes fédéraux et provinciaux mais cet article se concentrera sur les dispositions de la Loi de l’impôt sur le revenu (LIR) en matière de responsabilité des administrateurs.
Lorsqu’une société paie un salaire ou une rémunération à un employé ou à un dirigeant, elle doit retenir certaines sommes à même le montant payé, notamment l’impôt sur le revenu, les cotisations à l’assurance-emploi et les cotisations au Régime de pensions du Canada. Les sommes qui sont ainsi retenues sont réputées être détenues en fiducie pour le compte du gouvernement fédéral et c’est à ce titre que l’ARC se voit confier des supers pouvoirs de recouvrement.
Aux termes de l’article 227.1 de la LIR, les administrateurs d’une société qui a omis de remettre certaines sommes au fisc sont solidairement responsables, avec la société, du paiement des sommes. Il va sans dire que cette responsabilité peut potentiellement s’élever à des milliers, voire des millions de dollars…
La Loi contient certaines exigences afin que des administrateurs soient tenus responsables des déductions à la source impayées de leur société ou organisme :
Le troisième critère prévoit qu’un administrateur ne peut être tenu responsable de la dette d’une société s’il a « agi avec le degré de soin, de diligence et d’habileté pour prévenir le manquement qu’une personne raisonnablement prudente aurait exercé dans des circonstances comparables ».
Il s’agit d’un critère purement objectif qui vise à déterminer si les agissements de l’administrateur sont ceux qu’aurait pris une personne raisonnable. Ainsi, une personne ne peut invoquer son manque d’expérience ou de connaissances pour justifier son inaction vis-à-vis les déductions à la source. À la base, ce critère vise à éviter que des administrateurs passifs siègent sur les conseils d’administration de sociétés.
Pour prouver que vous avez fait preuve de diligence raisonnable, posez-vous les questions suivantes :
Ainsi, il ne suffit pas de « faire de son mieux » mais plutôt de faire ce qu’une personne « raisonnable » devrait faire dans des circonstances semblables. Voici une règle de base que vous devriez respecter pour mettre toutes les chances de votre côté : avez-vous fait tout ce que vous pouviez pour déterminer si la société remettait assidûment les déductions à la source à l’ARC? S’il y a quelque chose que vous pensez faire, faites-le. Mieux vaut trop en faire que de devoir payer des milliers, voire des millions, de dollars à l’ARC.
Vous éprouvez certains ennuis auprès de l’ARC? Je peux vous aider.